Croissance et inégalités sociales
Le gouvernement Raffarin projette d’instaurer une amnistie des capitaux sortis de France illégalement : en payant une taxe légère, les ménages pourraient rapatrier leurs capitaux qu’ils avaient placé à l’étranger. L’objectif de cette mesure serait d’accroître la quantité de capitaux prêts à être investie en France. Pour être efficace, elle devrait être couplée avec une autre stratégie : la réduction de l’imposition des plus riches. Dans le cas contraire , il ne paraît guère intéressant de rapatrier ses capitaux pour qu’ils soient taxés fortement, alors que l’objectif initial était justement d’éviter cette taxation. Cette option gouvernementale semble donc être dans la logique libérale, puisque l’augmentation des impôts des plus riches engendre une fuite de l’épargne et une réduction de l’investissement et de la croissance. Cette stratégie engendrerait certes des inégalités, que l’on peut définir comme des différences se traduisant par des avantages ou des inconvénients , mais elles seraient bénéfiques pour tous .
Les inégalités seraient positives car elles favoriseraient la croissance économique . En effet « le capitalisme est un jeu à somme positive où la coopération des entrepreneurs et des salariés peut améliorer le sort de tous ».
Le problème est alors de définir quelles inégalités sont acceptables et positives. Or , la caractéristique des inégalités est d’être protéiforme. Certes, il y a aujourd’hui un consensus pour refuser les inégalités de chances au départ : tous les individus doivent être traités de la même manière au départ , ensuite leurs revenus dépendront leurs efforts . Seulement , il est impossible d’obtenir une égalité réelle au départ : en effet , les inégalités ne sont pas seulement quantitatives ( revenu , patrimoine ) , elles sont aussi qualitatives ( école , culture , santé ) .
Certaines inégalités sont donc injustes. Cela ne pose pas de difficultés aux libéraux