Continuellement, le système scolaire français fait l'objet de changements, de réformes dédiées à améliorer l'enseignement, les conditions d'apprentissage des élèves voire leurs conditions d'accès à la scolarité. La mobilité sociale concerne les changements de statut social des individus ou des groupes sociaux au cours du temps (mobilité sociale intragénérationnelle) ainsi que les différences entre le statut social de parents et celui de leurs enfants (mobilité sociale intergénérationnelle). La mobilité sociale peut être influencée par de nombreux facteurs tels que les changements structurels de la société, c'est-à-dire les transformations économiques, sociales, politiques au sein d'une société (on parlera alors de mobilité structurelle). En nous limitant à la société française depuis la toute fin du XIXe siècle, époque à laquelle s'est doucement amorcée la massification scolaire, nous nous demanderons quels peuvent être les effets des transformations récentes du système scolaire français sur la mobilité sociale. En effet, celles-ci devraient, de par leur statut de changements structurels fondés sur la méritocratie républicaine, favoriser la mobilité sociale et notamment la mobilité sociale ascendante. Mais sont-elles vraiment un facteur favorisant la mobilité sociale ? Dans quelle mesure ? Contribuent-elles à faire diminuer l'inégalité des chances ou, au contraire, élargissent-elles le fossé présent entre les enfants issus des classes dominantes, dont la culture est valorisée, et les enfants issus des classes plus populaires ? Tout d'abord, nous verrons que les transformations récentes du système scolaire français permettent d'accroître la mobilité sociale, puis nous verrons qu'elles ne constituent en réalité qu'une des nombreuses variables qui peuvent inférer sur la mobilité sociale et que celle-ci n'est pas systématique.
Les transformations récentes du système scolaire français font écho à une véritable volonté politique : nous le couvert de l'idéologie