Dissertation
Quelques jours plus tard, je retrouve la même unanimité enthousiaste chez toute une famille, jusqu’au grand père de 85 ans : « On ne s’ennuie pas une minute ! » Du haut de ses six ans, un petit Victor résumera joliment « l’ effet Ratatouille » : « Moi j’ai bien aimé, mais ma maman, elle a adoré ! » « Rêvant de devenir chef cuisinier, un rat réussit à passer derrière les fourneaux d’un grand resto » avais-je lu*. Rémi, un ambitieux ? Plutôt un grand passionné. Bravant tous les dangers pour s’instruire en contrebande auprès du grand chef Gusteau, pour découvrir et marier toutes sortes de saveurs. Eduquant le goût de son lourdaud de frère. Rattrapant discrètement la soupe puis jouant les maîtres cuisiniers invisibles dans le Gusteau. Brûlant d’épater de plaisirs subtils même le plus impitoyable des critiques gastronomiques.
Des sous-sols aux toits, notre petit rat de cuisine nous entraîne dans des aventures aussi cocasses qu’invraisemblables : cuisine au sommet d’un cheminée sous l’orage, joyeuse danse de préparation d’un potage, pilotage des gestes d’un commis mué en marionnette consentante. Jusqu’à commander la manœuvre de brigades de rats mués en cuisiniers d’un soir. Remi, amateur passionné, artiste inventif est devenu chef d’orchestre.
Chez ce petit rat attendrissant, pas de trace de fanfaronnade, d’ambition de célébrité, d’esprit « Star Ac’ ». Juste la passion de la grande cuisine, l’envie irrésistible d’inventer et de donner du plaisir. La joyeuse audace du créateur et la fière modestie de l’artisan devant les œuvres sorties de ses pattes délicates. Et quand, au lieu de le chasser impitoyablement, des « collègues »