C’est une rumeur invérifiable qui court de Rio à Brasilia. La mine de Bébé Cadum de Lula, 64 ans, n'aurait qu'une seule explication : le Botox ! Les spécialistes sont dubitatifs. Mais le cas de Marisa, 60 ans, l'épouse du président, qui « rajeunit » à vue d'oeil, fait l'unanimité. « C'est évident, et en plus ça n'est pas très bien fait » , tranche l'un d'eux. Quant à Dilma Rousseff, l'ancienne guérillera qui devrait succéder à Lula, c'est de notoriété publique. Pour attaquer la campagne électorale, cette « dame de fer » revêche, selon l'opposition, s'est offert un lifting canon propre à dérider les plus réticents.
Au Brésil, la religion de la beauté atteint des sommets. Sur les plages d'Ipanema et de Copacabana, les paires de seins atomiques et de fesses pneumatiques laissent rêveur. Ou perplexe. C'est peu dire que ce pays qui a inventé le string (plaisamment surnommé le « fil dentaire ») est à la hauteur de sa réputation. Tous les ans, 650 000 Brésiliens, des femmes pour l'essentiel, passent sur le billard pour s'offrir des lèvres pulpeuses, un ventre plat ou le décolleté dont elles rêvent. « Ce chiffre est très sous-estimé, car il ne concerne que les chirurgiens affiliés à notre organisation » , précise le docteur Alfonso Acorre, responsable à Rio de la Société brésilienne de la chirurgie plastique. Avec 4 800 membres, ce syndicat regroupe le gratin de la profession. Mais, au Brésil, n'importe qui peut s'intituler chirurgien esthétique avec un simple diplôme de médecin. Les bavures ne sont pas rares. Des « spécialistes » sans aucune pratique ni qualification se font la main sur des clients attirés par des tarifs alléchants. Comme ce boucher qui sévissait dans la région de Brasilia, Marcelo Caron, récemment condamné pour homicides à vingt-neuf ans de prison ferme. Cinq de ses patientes sont mortes sur la table d'opération des suites de liposuccion entre 2000 et 2002, 29 autres l'ont poursuivi pour les déformations graves qu'elles ont subies.
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