Ainsi, au cours de cette dissertation, nous allonsexaminer et analyser toutes les manifestations de l’idéologie colonialiste telle qu’elle nous est présente dans la pièce, par le biais des dialogues entre les personnages qui font partie de cette idéologie. Mais avant de nous jeter dans cette analyse, identifions et expliquons les mots-clefs qui aboutissent à cette interprétation.
Par définition, le colonialisme est une idéologie justifiant lacolonisation entendue comme l’extension de la souveraineté d’un État ou d’un peuple sur un autre, en général moins développé . L’idéologie, elle, « est un système de représentations doués d’une existence et d’un rôle historique au sein d’une société donnée ». Dans un autre temps, le dialogue est défini comme étant une conversation entre deux ou plusieurs personnages qui a comme critère essentiell’échange et la réversibilité de la communication entre ces personnages .
Passons maintenant à l’analyse de la pièce. Cette dernière commence déjà, tout au début, par un aspect d’une idéologie de force, de pouvoir, exercée par une partie forte sur une partie soumise plus faible. Ceci apparait dans le dialogue entre Sandro et le diplomate. Le premier essaye de s’excuser pour avoir renversé ducoca-cola sur le costume du second : « Je suis vraiment étourdi » (p.13). Le diplomate, lui, exerce une parole brutale, contenant de la force, avec un ton stricte et autoritaire : « Quel étourdi ! » (p.13), « Vous auriez pu regarder où vous alliez ! » (p.13). D’autre part, nous constatons aussi que Sandro essaye d’être poli, lui qui est soumis à une sorte de colonisation de la part du diplomate: « Y a un tailleur sur le bateau » (p.14). Ainsi, Sandro est empathique : « J’imagine que c’est inconfortable » (p.14) et veut tout faire pour plaire au colonisateur : « A l’instant, monsieur » (p.14).
Une autre idée à ajouter est à la fois les souvenirs et les anticipations de la puissance du Caïd, vu comme colonisateur. Il est ainsi décrit comme étant le « caïd des caïd, Général du vice,Roi des ombres » (p.16). On a même dit que « Dieu a personnellement nommé le premier cardinal de Montréal uniquement pour qu’il en chasse » le caïd (p.16). En plus, le caïd veut que sa vie soit considérée « comme celle d’un héros national ! » (p.19) et engage le biographe pour écrire « les étapes de son ascension dans la hiérarchie du monde interlope » (p.18) et « tous les noms des martyrs quiavaient été sacrifiés à l’édification de sa réussite » (p.18). Toutes ces notions discutées ci-dessus mettent l’accent sur les qualités de puissance et sur l’idée de l’idéologie colonialiste impliquée par le caïd dans sa vie avec les sociétés qu’il a colonisé.
Un autre aspect du caïd colonisateur est sa relation avec ses deux fils Hyacinthe et Sandro. Nous constatons en fait que, tout d’abord,Hyacinthe est une métaphore des pays fils de la guerre, soumis à la mère patrie, ici, le Caïd. En fait, Hyacinthe nous montre cela en disant que quand il apprendra le business ses « enfants à leur tour se feront massacrer ! » (p.21), mettant le point sur le fait qu’il est soumis à son père. De surcroit, le caïd utilise des termes dans son discours que nous pouvons associer à cette relation de...