Faut-il vouloir la paix à tout prix
1. Texte de la conférence effectuée dans le cadre de La Société Nantaise de Philosophie à Nantes le 21 novembre 2003 (à propos de son thème de l’année 2003-2004 : « La philosophie face à la guerre »).
FAUT-IL VOULOIR LA PAIX À TOUT PRIX? 1
Joël GAUBERT
Lycée G. Clemenceau, Nantes
INTRODUCTION
Si par paix on entend un état de repos et même de quiétude qui permet aux hommes de survivre, de vivre ensemble et même de vivre bien, comment pourrait-on …afficher plus de contenu…
Cependant, cette même expérience historique ne montre-t-elle pas qu’à vouloir la paix à tout prix les hommes finissent, individuellement et collectivement, par alié- ner ce qui fait le plus propre de leur humanité : la liberté mais aussi l’égalité et la fra- ternité qu’elle fonde, en leur préférant une paix pour le moins paresseuse et pour le plus lâche? Pire encore, la prétention à la supériorité et surtout à l’exclusivité …afficher plus de contenu…
Mais n’est-ce pas au (troisième) macroniveau des rapports entre les États- nations, et maintenant les civilisations, que les limites et pathologies de la thèse belli- ciste se révèlent le plus manifestement puisque c’est là que la guerre et la paix trou- vent l’essentiel de leur signification? Si la condition politique de l’homme relève bien de l’indépassable pluralité ontologique des individus et des collectivités, comment peut-on sans erreur épistémologique et sans faute éthique en conclure à un pluralis- me ontologique et à un perspectivisme éthico-politique irréductibles ? Un tel