Représentations sociales, économie informelle et travail décent
Le travail décent pour les femmes employées de maison au Sénégal

Les tâches domestiques existent depuis la création de sociétés humaines et ont beaucoup évolué à travers le temps et l’espace. Elles diffèrent d’une époque à une autre et d’un milieu à un autre. Ces tâches vont se développer et se complexifier avec la sédentarisation des populations et le processus de modernisation des habitations.
Dans presque toutes les sociétés du monde elles sont prises en charge par les femmes. Le bon entretien du ménage servait aux femmes de moyen d’affirmation et d’accomplissement dans leur foyer. Mieux, à une certaine époque, cette faculté des femmes à entretenir la maison était perçue comme une disposition naturelle et son acceptation comme une vertu selon Ballarin et al1. Ainsi, pour ces auteurs, le travail domestique était plus vu comme une vertu que comme un travail à proprement parlé.
De nos jours, bien plus qu’une expression de la vertu de la femme par l’entretien de son ménage, le travail domestique s’est décloisonné (des hommes l’exercent aussi), s’est externalisé et s’est professionnalisé et est devenu l’une des plus importantes formes d’emploi pour des millions de personnes dans le monde entier. Il est certes difficile d’avoir des données exactes du fait de l’étendu du travail domestique non déclaré, de son confinement dans un milieu privé (le domicile d’un particulier) et par la diversité des nomenclatures utilisées mais il est communément admis que ce phénomène a pris une ampleur considérable. L’OIT2 note une évolution fulgurante lors des trois dernières décennies un peu partout dans le monde ce qu’elle explique par la place croissante que prennent les migrantes parmi les travailleurs domestiques. Dans beaucoup de régions du monde les travailleurs domestiques sont aujourd’hui dans leur grande majorité des émigrés. Leur travail et leur statut présentent cependant toujours des ambiguïtés.
L’ambiguïté