Fiche de lecture sur la crise alimentaire
Le faim dans le monde : vraies et fausses solutions
de Stéphane Madaule
• Présentation de l’article
Les émeutes de l’été 2008 ont été une conséquence de l’instabilité des prix sur les marchés internationaux. La hausse des prix des biens agricoles a fait resurgir un débat que l’on croyait clos concernant la faim dans le monde, avec pour leitmotiv : le droit à l’alimentation pour tous. L’auteur débute son article en expliquant pourquoi il y existe une instabilité mondiale du marché des céréales. Selon lui, elle existe car les prix internationaux sur ces marchés dépendent de la production mondiale et l’existence de stocks est trop chère à financer, donc les stocks sont maintenus à un niveau faible. Ainsi si le marché est en excédent, les prix baissent, quitte à écouler les stocks sous forme d’aide alimentaire, et si la production ne satisfait pas le marché, alors on voit une envolée des prix.
L’instabilité sur ce marché s’explique aussi par « l’incertitude climatique et l’atomisation des structures de production »[1] . Les producteurs, individuellement, n’ont pas assez de pouvoir pour influencer les prix ou le marché. De plus, depuis que le marché mondial n’est plus encadré par des politiques de stabilisation, la volatilité des prix a explosé, on peut ajouter parfois à cela la spéculation financière qui amplifie le phénomène.
La libéralisation des échanges sur le marché agricole serait une bonne chose sous la douce mission de vouloir nourrir le monde et de fournir un filet de sécurité à l’échelle de la planète. Mais les pays importateurs, majoritairement les pays pauvres, deviennent dépendants des fluctuations qui déstabilisent le marché, d’où les émeutes de la faim lorsque les prix sont trop élevés et que la demande n’est plus satisfaite. Avec des produits à très bas prix ou encore avec l’aide alimentaire, les producteurs locaux dans les pays pauvres ne sont plus du tout compétitifs, donc leur production