Fondement de la politique
La politique, dans notre univers technologique, technocentrique et bureaucratique, paraît parfois évoluer en vase clos, se préoccuper de fins qui lui sont propres (malpropres?) plutôt que de travailler au bien collectif. On constate quotidiennement que les décisions gouvernementales ne reflètent pas que les intérêts de la population en général, mais dans la plupart des cas également ceux des individus jouant le rôle de législateurs – que ces intérêts soient financiers ou idéologiques. Le pragmatisme reste de toute façon la règle et l’économie s’avère souvent la pierre d’angle des politiques gouvernementales : suite au difficile 20e siècle, les politiciens sont plutôt enclin à rejeter toute forme d’idéalisme réel de peur de réveiller les fantômes du passé. On ne craint pas de s’en remettre à Dieu, mais quand vient le temps d’expliquer publiquement une décision, on a recours au bon vieux ronronnement économique. C’est une évidence que la politique n’est pas une science exacte, et que l’orientation politique est essentiellement décision, et non pas révélation. Ainsi, le fondement sur lequel repose cette orientation n’est jamais neutre ou objectif : au contraire, il est toujours de l’ordre de l’idéal – ou du désir – quoique que certains « experts » prétendent. Quand le président de la Fed lui-même affirme que les aléas boursiers sont explicables et fondés sur des perceptions (c’est-à-dire des croyances) et des espoirs, les arguments à l’appui de la thèse contraire semblent de peu de poids. Autrement dit, plus personne ne méconnaît plus l’essence réelle de l’économie ai ce n’est quelques ignorants. L’économie est l’idéologie qui correspond aux intérêts de la classe sociale dominante, la « transposition spirituelle » de leurs intérêts matériels. Et comme Marx le constate d’ailleurs, le système social fait en sorte que la classe économiquement dominée finit par adopter les valeurs et le discours de la classe dominante : c’est parce