France, terre d'immigration
1. Une immigration ancienne et nécessaire
a. Un bilan migratoire excédentaire de longue date
– Un problème de terminologie
Toute étude sur la population immigrée nécessite une utilisation rigoureuse de termes spécifiques. Il ne faut pas confondre étrangers et immigrés. Un immigré est une personne qui est venue s’installer en France. Elle peut cependant être de nationalité française. Tel est le cas de la population venant des DOM-TOM (de nationalité française, elle n’est pas étrangère mais pourtant immigrée). Un étranger est une personne née hors de France.
Dans le cadre de cette fiche, nous traiterons de l’immigration étrangère (DOM-TOM et pieds-noirs exclus puisque de nationalité française).
Les chiffres disponibles sont ceux de l’INSEE et reposent sur les déclarations faites aux agents recenseurs. Nombre d’adultes étrangers déclarent leurs enfants également étrangers même s’ils sont nés en France et possèdent la nationalité française. Cela a tendance à augmenter fictivement le nombre des étrangers présents en France.
– Un solde migratoire toujours positif et assez stable
En 1999, la population étrangère vivant en France était de l’ordre de 4 millions de personnes, soit environ 6,2 % de la population française. Mais la réalité est plus complexe car progressivement, un certain nombre de ces étrangers se fait naturaliser. Les naturalisations concernent environ 1,5 million d’étrangers par an qui par ce fait deviennent Français.
La population étrangère a considérablement augmenté entre 1945 et 1980. Cela correspond à la période de forte croissance des Trente Glorieuses qui a nécessité un apport de main-d’œuvre. Ce besoin est à l’origine d’une hausse de l’immigration (encouragée par l’Etat). Depuis le début des années 1980, l’immigration a considérablement ralenti car le contexte économique a évolué. Les entrées sur le territoire ont considérablement diminué.
b. Des vagues d’immigration successives
– Une immigration