Gnose et manichéisme
Gnose et manichéisme (2007-2009)
I.1. Recherches sur les gnostiques valentiniens En 2007-2008, nous avons continué notre lecture commentée de la notice d’Irénée consacrée au gnostique valentinien Marc le mage, à partir du Contre les hérésies, I, 14, 4 sq., en montrant chaque fois que cela était possible, en quoi les affirmations du gnostique Marc étaient proches d’autres sources valentiniennes connues, dont la notice sur un valentinien anonyme qui ne serait autre que Marc (Contre les hérésies I, 11, 3-4), comme l’a bien montré Nicolas Förster, Marcus Magus, Tübingen, 1999, p. 295-312. On remarquera alors que Marc partage de nombreux traits communs avec l’ensemble de la documentation valentinienne. La présentation irénéenne de la doctrine de Marc pourrait faire croire que Marc est seul de son espèce parmi les valentiniens pour son amour des spéculations arithmologiques. Mais comme le laisse entendre l’Elenchos VI, 29, 1-2, les spéculations arithmologiques sont aussi présentes chez les autres valentiniens : « Valentin, Héracléon, Ptolémée et toute son école furent des disciples de Pythagore et de Platon, et commencèrent leur enseignement comme un système arithmétique ». Par-delà la communication que nous avons faite au colloque « Énoncés barbares I » au Collège de France, sur le « Nom insigne » chez Marc, il faut noter que la théorie grammaticale qui sous-tend l’ensemble de la présentation de la doctrine de Marc s’appuie sur une conception des éléments (stoicheia) qui possèdent chacun des lettres (grammata), des caractères (charactèra), une résonance (ekphônèsis), des traits (schèmata) et des images (eikones) (cf. Contre les hérésies I, 14, 1). Cette façon d’aborder la forme et le contenu des noms divins comme celui de Jésus, par exemple, permet à Marc de jouer sur des représentations géométriques des contenus théologiques, si ce n’est sur la polysémie des signes hiéroglyphiques qu’il a pu connaître. Le nom