Hhumanisme entre interrogation et ouverture
Pour plusieurs historiens, la Renaissance aurait eu son point de départ conventionnel en 1492 quand Christophe Colomb découvrit l’Amérique. Ce Nouveau Monde fut en effet un levier puissant pour faire évoluer le paradigme de la civilisation gréco-latine et judéo-chrétienne. Il contribua aux fondements de l’humanisme naissant. Cette découverte de l’altérité et de la différence avait déjà été préparée autant par les voyageurs médiévaux que par les contacts économiques et culturels avec les civilisations orientales. Michel de Montaigne qui, pour constituer ses propres conceptions, a beaucoup lu les auteurs antiques comme les écrivains contemporains, a pu écrire dans ses Essais qu’il était essentiel de « frotter et limer notre cervelle contre celle d’autrui ». En quoi l’humanisme de la Renaissance peut-il donc être caractérisé par cet accueil de la différence chez l’autre et le profit qu’il en espère ? Nous verrons d’abord comment l’humanisme a évolué sous l’influence de son ouverture d’esprit, puis en quoi il a cru en l’unité du genre humain, enfin dans quelle mesure il a été capable de porter un regard critique sur la culture européenne. Développement I. L’ouverture d’esprit Il convient d’abord de préciser que le terme d’humanisme a pu recouvrir deux sens assez différents. L’évolution de l’humanisme En effet si la Renaissance renouvelle l’idée selon laquelle l’homme se conçoit lui-même, cette conception évolue fortement selon les lieux et les moments, de l’humanisme florentin du XVe siècle aux Essais de Montaigne. C’est