Japon
LA LETTRE DU CEPII
CENTRE INTERNATIONALES
D'ÉTUDES PROSPECTIVES ET D'INFORMATIONS
LA
CRISE FINANCIERE EN
ASIE
La crise financière en Asie de l'Est a commencé en mai 1997 par une attaque spéculative classique, qui a rompu l'ancrage du baht thaïlandais sur le dollar américain, le 2 juillet dernier. On a observé alors une contagion rapide aux devises malaise, philippine et indonésienne, ainsi que l'apparition de tensions intenses dans les systèmes financiers domestiques (taux d'intérêts très élevés, effon drement des cours boursiers, risques de faillites massives dans le secteur bancaire et manufacturier). Ces développements s'expliquent moins par l'appréciation récente des taux de change réels, que par des facteurs plus durables : un freinage du commerce régional et, surtout, l'affaiblissement des systèmes financiers au cours des dernières années. Ce dernier facteur a également contribué, depuis juillet, à amplifier l'incertitude quant à l'impact à moyen terme de la crise, ce qui entretient en retour sa dynamique. Enfin, cette fragilité financière pourrait aussi apparaître comme le vecteur d'une nouvelle contagion régionale, notamment en direction des autres économies asiatiques.
Le dollar responsable mais pas coupable1
A près avoir subi une série d'attaques spéculatives à
partir de mai 1997, la Banque Centrale thaïlandaise a cessé le 2 juillet de défendre sa devise, le baht, qui s'est fortement dépréciée. Dans les jours suivants, la crise s'est propagée à la Malaisie, aux Philippines et à l'Indonésie, et a touché également les marchés boursiers. Ensuite, au lieu d'une stabilisation progressive, on a observé une très grande instabilité des marchés régionaux, coupée de nouvelles et fortes corrections des cours à la baisse. Au total, entre le 1er juillet et la mi-octobre 1997, la dépréciation des taux de change s'est inscrite entre 30% et 50%, celles des cours boursiers entre 20% et 30%. Une explication commune à la