Jean de la fontaine, "le pouvoir des fables"
En raison de sa qualité de discours narratif à visée argumentative, nous pouvons tout d’abord définir que cet apologue plaide auprès de quelqu’un : en l’occurrence, Monsieur de Barillon, « l’Ambassadeur », à qui est dédié cette fable. Respectant les règles de bienséances de son temps, La Fontaine utilise des arguments indirects pour persuader son contradicteur, et use notamment du registre laudatif, dans lequel apparaît une ironie peu dissimulée : ainsi, par l’hypallage « La qualité d'Ambassadeur / Peut-elle s'abaisser à des contes vulgaires ? / Vous puis-je offrir mes vers et leurs grâces légères ? / S'ils osent quelquefois prendre un air de grandeur, /Seront-ils point traités par vous de téméraires ? », ce n’est pas tant ses vers qu’il dévalorise que lui-même afin de mettre en valeur Barillon et de donner une dimension épistolaire, mais d’une façon extrêmement cynique et sarcastique. Par la suite, La Fontaine met en application ses théories sur une situation réelle illustrée par une mise en abyme, avec l’exemple de l’Orateur et des Athéniens. Cette digression à but moralisateur représente la plus grosse ironie du texte : à un homme qui prétend mépriser les fables, La Fontaine en dédie une. Ainsi, deux avis s’opposent : l’éloquence contre l’apologue. Ce dernier est mis en valeur, au détriment de la première, par l’usage de différents champs lexicaux : celui de de