Jean-pierre durand, la chaîne invisible
A l’origine de cet ouvrage, se trouvent les différents travaux de recherches réalisés par l’auteur, notamment dans l’industrie automobile mondiale et les services. A travers cet essai, il nous fait découvrir comment le nouveau système productif capitaliste - à l’aide de différents outils et méthodes en usage dans l’entreprise - oblige les salariés à s’impliquer avec acceptation et fidélité dans le travail. Il met en lumière puis expose les jeux sociaux permettant aux acteurs de s’adapter, consciemment, avec compétence et servilité, aux tensions continues du flux productif.
1975 - 1980, début de la crise d’accumulation, après trente années de consommation de masse dans les pays industrialisés, le cycle est rompu. Le capitalisme rentre dans une crise structurelle de croissance.
Il est nécessaire pour les industriels de mettre rapidement en place un nouveau système productif de masse flexible. Le principe de production en juste à temps, inspiré du Toyotisme, initié au japon par T. Ohno, est retenu. Le principe de flux tendu en devient le fondement.
Cette organisation, modifiant les conditions d’emploi et utilisant de nouveaux outils organisationnels (socio-techniques et socio-productifs) impose la mobilisation continue des salariés, sous une forme d’implication contrainte, les amenant - implicitement - à partager les objectifs de l’entreprise.
Parallèlement, la mise en place du management participatif, mobilisant la subjectivité des salariés, sous la forme de travail de groupe, la coordination immédiate et à distance des activités via les technologies de l’information et de la communication (TIC) nécessaire au groupware, l’intégration réticulaire mobilisant les ressources disponibles