Kandinsky
Cette technique l’intéresse en tant qu’expression d’une culture populaire, mais aussi parce qu’elle permet de produire des effets de transparence, de brillance et d’impressions moirées, selon les peintures utilisées. Entre 1909 et 1913, 33 fixés sont réalisés. Pour les protéger, toutes ces œuvres sont encadrées. Ici, Kandinsky peint également le cadre de bois.
Dans Jungster Tag, cette technique permet à l’artiste d’orchestrer un concert tonitruant de couleurs, dominé par des variations de jaune. Comparée, dans Du Spirituel dans l’art, à « une oreille déchirée par le son aigre de la trompette », cette couleur exprime ici le fracas de l’apocalypse, en référence aux trompettes qui, dans le texte biblique, annoncent l’heure du Jugement dernier. Mais, plus largement, elle rappelle à quel point Kandinsky s’appuie sur le modèle musical et, en particulier, la composition telle qu’elle a été bouleversée par Schönberg.
Dans la première lettre qu’il adresse au musicien, le 18 janvier 1911, il établit un rapprochement entre leurs œuvres caractérisées par la place accordée aux « dissonances ». De même que Schönberg compose sa musique sur le principe d’une disharmonie, Kandinsky construit ses tableaux à partir de chocs colorés, ici le jaune et le bleu, qui expriment la lutte contre le chaos dont, selon Kandinsky, procède toute