Bernard-Marie Koltès, Dans la solitude des champs de coton.

Spontanément :
Quai-Ouest : zone urbaine désertique : le milieu, la violence, l’esthétique du vide. Personne mais plein de gens sont là. Le soir, la nuit, les hangars. La nuit tous les chats sont gris.
Or, avec cette similitude d’atmosphère entre les deux pièces et leur proximité temporelle, on est en droit de se demander dans quelle mesure La solitude… n’est pas une sorte de suite, ou d’intermède, ou d’intervalle quelconque EN LIEN avec Quai Ouest.
Le rôdeur de Enzo Cormann [1982]
La politique de la ville en France : les banlieues sous pression prêtes à exploser. Revitalisation Sociale des quartiers urbains
Or la scène se passe à proximité d’au moins deux tours : la première, celle d’où vient le Client qui dit se rendre vers la seconde d’où brille une fenêtre intéressante. Ceci indique que l’auteur situe son intrigue au beau milieu d’une Zone à Urbaniser en Priorité [ZUP – dès 1956].
Une zone très sensible, historiquement en France, est située autour de l’agglomération de Lyon (Notamment Vaulx-en-Velin, cité qui a pété à de nombreuses occasions, souvent sur la base de bavures policières, et ce, dès le début des années 70.)
La pièce :
Incipit : ni dialogue ni didascalie : une définition qui sonne comme une mise en garde :
Écrite en 1985 :
a) Gorbatchev enclenche la perestroïka = fin du duel historique Est/Ouest
b) Reagan aux USA alimente sa politique libérale et Tchatcher en GB fait de même
c) En France : 1ière cohabitation PS/RPR : ce n’est plus la gauche qui est au pouvoir mais fait-on seulement une différence ?
d) Mère Teresa fonde un hospice pour sidéens à Manhattan
Le titre : Nous sommes esclaves de nos désirs, nous sommes esclaves de notre pouvoir d’achat : voilà ce qui provoque la solitude.
Toxicomanie : Koltès s’est drogué. Il sait dedans sa chair ce que c’est que chercher coûte que coûte un dealer même dans les profondeurs de la nuit.
SIDA : Koltès