La bataille d'eylau
Deux tableaux nous sont parvenus : celui de Charles Meynier et celui de Antoine-Jean Gros. Ils peignirent ces tableaux durant l’hiver 1807-1808 et les exposèrent au Salon de 1808. Gros gagna le concours. Mais ces tableaux choquèrent le public et un rapport de police mit en évidence la double lecture possible de ces tableaux.
Le sujet des tableaux avait fait l’objet, malgré la réticence des artistes pour ce genre d’exercice, d’un concours lancé en mars-avril 1807 par Dominique Vivant Denon, directeur du musée du Louvre, sur l’ordre de L’empereur. Il s’agissait de représenter « le lendemain d’Eylau, et le moment où l’Empereur visitant le champ de bataille et vient porter de façon indistincte des secours et des consolations aux honorables victimes des combats ».
La bataille d'Eylau
( Tableau 1 )
Description : Le tableau est d’une assez petite taille. Il s’organise autour du groupe central qui comprend l’Empereur et ses officiers. Deux groupes sont disposés symétriquement à droite et à gauche de part et d’autre d’un blessé assis tourné vers l’Empereur dans un geste de prière. Le quatrième groupe, celui des cadavres dénudés, occupe le premier plan, mais est fortement détaché du reste du tableau et comme autonome. Le personnage de l’Empereur est au centre de la composition. Son cheval blanc dans une pose de statuaire le distingue immédiatement des officiers et des soldats. La neige même auréole la figure "sainte" de l'Empereur. Le tableau,est assez lumineux,. Seuls, le dernier plan est semés de taches rouges. Une atmosphère irréelle et assez peu émouvante s’en dégage. Au total, nous nous trouvons devant un tableau sans grande originalité, qui s’efforce de répondre fidèlement à la commande mais sans oser la moindre audace picturale, sans faire vraiment de l’Empereur ce héros romantique qu’il se plaisait à incarner.
Analyse :
Elle évoque bien un « vaste champ de carnage », mais aussi complètement les lourdes pertes