La bureaucratie selon weber
Pierre FRANCOIS Sociologie contemporaine, 7 octobre 2009
Tarte à la crème ou sujet de fond ?
• Ces deux questions sont des classiques de la discipline :
Elles sont au cœur d’œuvres classiques de la sociologie : Elias et Weber notamment ; Elles ont été discutées sans discontinuer depuis un siècle, et certaines contributions contemporaines comptent parmi les plus marquantes : Mann (1986), Silberman (1993), Skowronek (1982), Ziblatt (2006).
• Elles se recoupent sans se recouvrir – la gestion du « maléfice de la vie à plusieurs », dans les sociétés occidentales, a pris une double forme :
La double monopolisation de la violence légitime et de la fiscalité – ou l’invention de l’Etat. La croissance de la rationalité dans les organisations (publiques ou privées) – ou la forme bureaucratique de l’Etat.
La genèse de l’Etat moderne : rappel sur Norbert Elias
• Une hypothèse : la genèse de l’Etat (la double monopolisation de la violence légitime et de la fiscalité) et celle de l’individu (l’autocontrôle et la distance au corps) sont deux processus liés. • La monopolisation du pouvoir : la réduction du nombre de centres politiques, de la guerre de cent ans à Versailles en passant par les guerres de religion et par la Fronde. • La domestication de la noblesse : la cour comme institution politique – contrôle et distribution (permanente) des positions. • La fabrique de l’individu :
Proscrire la violence interpersonnelle ; L’autocontrôle et sa diffusion par imitation.
Remarques sur la problématisation éliasienne et sa postérité
• L’Etat français est-il une matrice universelle ? la singularité des trajectoires historiques, américaines (Skowronek, 1982), européennes fédérales (Ziblatt, 2006), africaines (Bayard, 2006), etc. • La trajectoire historique de l’aristocratie européenne est-elle celle de sa domestication ? La complexité des échelles hiérarchiques, et l’inégal destin des aristocraties européennes (Clark,