la conscience selon rousseau
Je reviens ici brièvement sur l'opposition Kant / Rousseau que nous avions présentée dans le cours sur vérité et morale. Chez Kant, la raison seule peut nous indiquer, par le "test d'universalisation" imposé par la "Loi morale", ce qu'est l'action morale ou immorale. La Loi morale s'énonce : "Agis toujours de telle sorte que la maxime de ton action puisse être établie en loi universelle". Pour savoir ce que je dois faire, je n'ai pas besoin de consulter un "sentiment" intérieur, je dois établir si la règle que je suis dans mon action peut être appliquée par tous les hommes : la raison peut donc servir de socle à la morale. Pour savoir si une action est morale, je n'ai qu'à raisonner : est-ce que la règle que je suis pourrait être appliquée par tous les hommes sans que j'aboutisse à des absurdités ou des contradictions ? Par exemple : je me demande si le fait de resquiller à la cantine est moral. Je n'ai qu'à me demander à quoi l'on aboutit si tous les individus se mettent à passer les uns devant les autres... situation absurde (et contradictoire, évidemment). Mon action est donc immorale.
Chez Rousseau, ce n'est pas le cas. Rousseau ne pense pas que la