La contreverse de valladolid
Les différences physiques sont relevées, et vite jugées non déterminantes. La couleur de la peau varie trop progressivement pour faire un critère. La seule différence notée est que les Indiens sont très majoritairement imberbes. Mais le cardinal souligne que, si la Bible dit que Dieu a créé l'homme à son image, elle n'a jamais accordé d'importance au sujet de la barbe, contrairement à l'idée que donne le tableau
Sépulvéda ayant insisté sur le fait que les Indiens commettent des sacrifices humains, le légat lui-même retourne partiellement cet argument contre lui : les sacrifices rituels des Indiens ne sont des sacrifices humains que si les Indiens sont humains. Sépulvéda précise alors sa position : pour lui, les Indiens sont des humains, mais tout en bas de la hiérarchie des êtres humains : ils sont des esclaves par nature.
L'idée de l'existence d'esclaves par nature parmi les humains est issue des thèses d'Aristote[1]. Pour Las Casas, il est assez difficile de contester la théorie de la hiérarchie d'Aristote. Ainsi Las Casas démontre plutôt que les Indiens font preuve de trop d'intelligence et de sentiments humains pour être classés ainsi.
Dénouement[modifier]En fait, le verdict final ne contient que peu de suspense : on apprend vite que le pape est en faveur de l'adoucissement du sort des Indiens, et tous les personnages en sont conscients. Tous savent donc que Sépulvéda mène un baroud d'honneur.
Pourtant le verdict ira largement moins dans le sens des droits de l'homme tels qu'on les interprète aujourd'hui que l'on pourrait l'espérer. En effet, la conclusion est que les Indiens ont bien une âme, et donc ne sont pas susceptibles d'être réduits en esclavage. Mais pour éviter aux colons de trop souffrir de la perte de cette