La demande en mariage, l'étranger
On se situe une bonne semaine après l'enterrement de sa mère et durant la semaine qui suit son week-end avec Marie.
On a deux parties dans le texte : la demande en mariage proprement dite puis leur dialogue à propos de la promotion de Meursault à Paris. Nous allons tout d'abord étudier cette première partie puis la seconde.
I. La demande en mariage (du début jusqu'à « dès qu'elle le voudrait »)
Marie qui est depuis peu la maîtresse de Meursault, exprime dans ce passage le désir de l'épouser. C'est l'occasion d'une confrontation de deux conceptions de la vie.
1. Une écriture désincarnée :
La phrase : caractérisée par sa brieveté, et par la platitude syntaxique. Hormis les hypothétiques, il n'y a de subordonnées que celles impliquées par le style indirect. La coordination domine, c'est-à-dire qu'il n'y a ni construction, ni explication, ni hiérarchisation des contenus, comme s'il n'y avait pas de conscience à l'origine de ses phrases.
L'évidement sémantique : neutralité et généralité du vocabulaire. Meursault n'emploie qu'un substantif, surtout des pronoms, des adverbes élémentaires comme « oui », « non », « naturellement », des verbes passe-partout comme « faire », « vouloir » : aucune marque de l'affectivité du narrateur, aucun terme dont la coloration pourrait suggérer de sa part une prise de position.
Le style indirect : platitude de la présentation des paroles au style indirect, qui domine. Il désincarne les paroles, leur retire toute affectivité, toute humanité, les dédramatise, comme si ce n'étaient que des mots, sans êtres qui les prononcent. C'est la présentation la plus froide qu'on puisse imaginer. Le choix du discours indirect exprime également la distance vis-à-vis de ce qu'il raconte, on pourrait penser qu'il n'en raconte que l'essentiel. Le discours est rapporté sèchement.
Conclusion : L'écriture n'intervient pas