La femme de lal belle poque
Envisageons en premier lieu ce que dit le droit de cette époque, dans une société compartimentée en groupes sociaux bien distincts.
Les femmes et les étrangers représentent la majorité de la population mais il s’agit d’une majorité quasi-marginalisée, dans un monde strictement hiérarchisé et dominé par les catégories sociales de la haute société. Il convient donc de ne pas se laisser tromper par les images : photogaphies, gravures et films nous montrent des femmes appartenant souvent à ces hautes sphères sociales, des créatures aux toilettes savantes, d’une élégance raffinée, des déesses inaccessibles et « décoratives » attestant par leur apparence la réussite de leur père ou/et de leur mari.
En effet, les femmes subissent la suprématie masculine : celle du père tout d’abord, puis du mari. Le devoir d’obéissance est rappelé par le Code civil (article 213). Une femme a nécessairement la même nationalité que celle de son époux. Ce dernier a presque tous les droits sur elle : il doit surveiller la conduite de sa femme, il peut intercepter son courrier - et non le contraire... c’est illégal ! L’épouse doit habiter le domicile choisi par le mari, celui-ci devant assurer à sa femme logement, vêtement, nourriture, remèdes en cas de maladie, etc.
Le « devoir conjugal » permet au mari d’user de violences - avec certaines limites - sans risques pour lui ;