La mondialisation alimentaire
« Etant donné l’état actuel de l’agriculture dans le monde, on pourrait nourrir 12 milliards d’individus sans difficultés. Pour le dire autrement, tout enfant qui meurt actuellement de faim est, en réalité, assassiné ». Ces paroles fortes sont attribuées à Jean Ziegler. Sociologue suisse, il fut pendant près de huit ans rapporteur pour le droit de l’alimentation au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Il qualifie les Etats-Unis d’« Empire de la honte » dans un ouvrage intitulé ainsi et publié en 2005, qui inspira le remarqué « We feed the World », documentaire d’Erwin Wagenhofer.
Selon les derniers chiffres publiés par la Banque Mondiale, près de 6 775 235 700 d’individus composeraient la population mondiale. On est encore bien loin des 12 milliards évoqués dans les propos attribués à Jean Ziegler. Pourtant en témoigne la situation alimentaire mondiale actuelle, le problème de la faim dans le monde est une réalité qu’on ne peut ignorer avec près de 900 millions d’enfants, de femmes et d’hommes souffrant de la faim et 40 millions de morts chaque année. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture a pour principale mission d’aider à construire un monde libéré de la faim. En favorisant le commerce international, elle avait pour objectif de diviser par deux le nombre d’affamés, afin de le réduire à 400 millions en 2015.
Depuis quelques années, l’idée d’une « mondialisation alimentaire » se développe et fait régulièrement l’objet de débats dans lesquels certains défendent le développement d’une mondialisation de l’alimentation qui serait une issue favorable au problème de la faim dans le monde. Les altermondialistes, notamment, contestent cette position.
Dans son ouvrage La mondialisation de l’économie, Jacques Adda définit la mondialisation comme « l’abolition de l’espace mondial sous l’emprise d’une généralisation du capitalisme, avec le démantèlement des frontières physiques et réglementaires