La morale déontologique de kant : analyse d'une citation
Commentaire de citation :
« Le principe subjectif du désir est le mobile, le principe objectif du vouloir est le motif. »
KANT
Cette citation de Kant résume la pensée du philosophe quant à la question de la morale, intimement liée à celle de la liberté. Elle est ainsi basée sur une opposition, l’auteur définissant en premier lieu ce que serait une action immorale, ou tout du moins qui ne serait pas une action morale. Ce « principe » serait en effet « subjectif », ce qui chez Kant correspond non seulement à une action dépendante d’un sujet, mais aussi et surtout qui se rapporterait à sa sensibilité, s’opposant à la raison. Le terme de « désir » va dans le même sens : par définition, c’est la recherche d’un objet que l’on imagine, que l’on sait être source de plaisir ou tout du moins d’une quelque satisfaction, et dont la recherche est poussée par un manque. C’est ainsi un fantasme né de notre imagination, une représentation mentale et imagée formulée par l’esprit, fonctionnant par pulsions ou envies, révélant éventuellement la part d’animalité en chacun de nous. Il est donc clair que, pour Kant, une action guidée par ce même désir est tout sauf morale, puisque concernant un individu désirant égoïstement remplir un vide qui lui est propre. Cette notion est de plus contraire à l’idée de la liberté que se fait le philosophe, puisque l’individu en proie à ses désirs est littéralement prisonnier de ses sens et de son imagination galopante. L’auteur définit ensuite ce « principe » comme un « mobile », l’individu étant guidé par des causes : c’est l’aspect déterministe de notre être, soumis aux inclinations d’un « moi empirique » (l’ensemble des expériences qui se sont sédimentées en un caractère déterminé). Les autres hommes sont alors envisagés comme des moyens pour arriver à nos propres fins, celles d’assouvir nos désirs. On ne pense qu’à nos propres intérêts : c’est ce que Kant nomme