La peinture à fresque
La peinture à fresque est une peinture essentiellement murale. Elle s’opère sur un enduit fait à base de chaux éteinte et doit être réalisée avant que celui-ci ne sèche. Là est d’ailleurs l’origine du mot : la bizarrerie de la syntaxe « peinture à fresque » vient du fait que « à fresque » renvoie au syntagme italien « a fresco » (au frais) qui impose que la technique doit être exécutée lorsque l’enduit est encore humide. On a tendance à appeler aujourd’hui « fresque », toutes les peintures murales, ceci constitue un abus de langage.
A. Une technique de peinture très robuste.
Le fait de peindre sur un enduit frais permet aux pigments de pénétrer dans la masse. En s’incorporant à elle la couleur fait alors partie intégrante du mur. Aussi la peinture à fresque est, de toutes les peintures murales, la plus solide, car la couleur entrée dans le mortier durcit avec lui. Ce principe est à l’origine de la cohésion de la peinture. A moins que la maçonnerie ne s’écaille ou ne se fende, la peinture ne disparait pas.
L’enduit contient une substance appelée calcin. Celui-ci, durant le séchage, migre vers la surface et se superpose à la peinture créant ainsi une couche protectrice. Cette réaction chimique est appelée carbonatation : lors de l’évaporation de l'eau contenue dans l'enduit, le gaz carbonique (CO2) de l'air se combine avec l'hydroxyde de calcium (Ca(OH)2) de la chaux pour former une pellicule de carbonate de calcium (CaCO3), le calcin. Cette réaction est caractéristique de la peinture à fresque et lui confère e plus de sa cohésion, une grande dureté.
Carbonatation:
Ca(OH)2+CO2 CaCO3+H2O
Selon Pierre DIAZ PEDREGAL, docteur en sciences, (Agence In Extenso-Préservation des biens culturels), toute peinture murale peut être définie comme une interface fragile entre deux milieux : celui des matériaux solides de son support et celui de sa surface picturale. C'est cette surface qui lui confère sa valeur patrimoniale et c'est elle