Le thème de la rencontre amoureuse est au cœur des textes de Stendhal, Flaubert et Madame de Lafayette. En effet, les héros sont tous confrontés aux effets d’un « coup de foudre », réciproque et simultané dans le cas de Mme de Clèves et M. de Nemours dans le roman écrit en 1678 par Mme de La Fayette, accidentel et peu propice dans L’Education sentimentale de Gustave Flaubert, publiée en 1869, et dans le roman de 1830 de Stendhal, le Rouge et le Noir. Le choc affectif ressenti par les personnages constitue un formidable ressort à l’intrigue.
Nous verrons quels moyens les auteurs mettent-ils en oeuvre pour dévoiler les sentiments des personnages. Dans une deuxième partie, nous tenterons de voir en quoi le roman de Madame de La Fayette, oeuvre classique, se distingue des textes. Chez Flaubert la mise en scène de la rencontre racontée et invenrée par le narrateur fonctionne d'une manière tout à fait particulière : deux phrases isolées par la typographie insistent sur l'importance de l'évèment. Le décor, les personnages secondaires semblent peu propice à une rencontre : l'évènement est un hasard, il y a la présence d'une foule bruillante, d'un mari et d'un enfant. Tout comme le texte de Stendhal, où Julien va chez Madame de Rênal pour être précepteur, le lieu est donc peu propice car il y a aussi la présence d'un mari et d'enfants. Dans ses deux textes, on ne s'attend pas à trouver une rencontre amoureuse, les décors et le personnage de Lucien chez Faubert n'est pas mis en valeur tandis que Madame Arnoux l'est. Alors que chez Stendhal, les deux personnages sont mis en valeur malgré leur différence d'âge et de niveau social. Dans ces deux textes le personnage féminin est sublimé et plus présent que le personnage masculin. Les auteurs emprumtent la sublimation de la femme à la peinture religieuse. La phrase « leurs yeux se rencontrèrent » dans le cas de Flaubert évoque leur première rencontre. Dans le Rouge et le Noir, la rencontre est implicite, aucune pharse n'est