La réécriture n'est-elle qu’une forme de copie ou constitue-t-elle une véritable création ?
Pensez-vous que la réécriture ne soit qu’une forme de copie ou qu’elle constitue une véritable création ? Si de nos jours il est important, pour un auteur, d’être reconnu créateur de son œuvre, cela ne fut pas toujours le cas. Les contes, les légendes, les mythes, étaient tous transmis par voie orale, et les auteurs connus aujourd’hui ne sont pas les créateurs originaux de ces histoires. Pourtant, ces écrits sont des créations à part entière, et cela malgré la reprise d’un thème ou d’une histoire. Mais pour ce faire, ces textes ont dû subir des modifications, des ajouts amenés par l’auteur. Chaque réécriture est une nouvelle vision qu'il nous apporte. La réécriture est donc, par essence, ambigüe puisqu’elle s’inspire d’une œuvre tout en la transformant et en se présentant comme une production nouvelle. La réécriture est-elle alors une simple copie ou une authentique création ? La réécriture reste donc, si ce n’est une copie, une imitation ; mais elle peut tout à fait faire preuve de créativité et d’originalité. Dans un monde où les thèmes à aborder et les genres à exploiter sont limités, l’homme est obligé de réécrire. En effet, les mythes fondateurs qui nous bercent sont repris depuis des siècles. Les contes aussi, ont été réécrits à de nombreuses reprises et continuent de l’être. Les versions de Blanche-Neige, Cendrillon, Le Petit Chaperon Rouge, sont extrêmement nombreuses et existent dans différentes cultures. Tellement d’histoires et de thèmes ont déjà été exploités, l’imaginaire a ses limites auxquelles un auteur, de nos jours, se retrouve confronté. De plus, les mythes et légendes, grandes sources d’inspiration, nous sont communs à tous, et les mêmes thématiques se retrouvent traitées dans diverses civilisations. Ainsi, les Fables de Jean de La Fontaine, sont des réécritures de fables antiques grecques d’Esope, latines de Tite-Live ou encore des fables indiennes écrites par Pañchatantra. De grands mythes se retrouvent aussi