La theocratie royale
Dans son acception première, le terme théocratie désigne uniquement l'idée que Dieu gouverne et il est inventé par Flavius Josèphe pour justifier un désintérêt des croyants pour la politique[1]. En ce sens l'idée de théocratie implique que « l'agir humain, dans toute son ampleur, reçoit sa norme du divin[2] », mais ne correspond à aucune forme de gouvernement humain.
Au contraire, depuis le XIXe siècle, le terme théocratie est le plus souvent employé pour désigner des régimes politiques fondés sur des principes religieux ou gouvernés par des religieux. Dans ce cas, certains auteurs préfèrent parler de « hiérocratie », terme proposé par Max Weber et qui désigne spécifiquement le gouvernement des religieux[3]. Cependant l'usage le plus répandu est de parler de théocratie dès qu'il y a confusion entre politique et religion.
Évolution du sens du terme théocratie au cours de l'histoire[modifier]
Moïse recevant la loi et la donnant au peuple, Daniele da VolterraChez Flavius Josèphe (env.37-100) la théocratie est pensée à partir du don de la Loi (Thora) par Dieu[4]. Chez Lactance (env.250-325), le gouvernement de Dieu est pensé à partir de l'idée que Dieu dirige l'histoire par sa Providence[5]. Chez l'un et l'autre, l'idée que Dieu gouverne permet de distinguer clairement le pouvoir de Dieu du pouvoir politique qui est à l'époque celui des Romains. Elle justifie ainsi un désengagement des religieux de la politique. La théocratie est en ce sens apolitique.
Au cours de l'histoire, l'idée que Dieu gouverne a cependant joué un rôle dans l'élaboration de théories politiques et la mise en place de différentes formes de gouvernements civils. Cette réflexion sur le gouvernement de Dieu est