Le baroque
Le mot “baroque” vient de l’italien ou du portugais barocco qui désigne une pierre précieuse mal taillée, irrégulièrement taillée. C’est pourquoi, le terme associe donc l’éclat, ce qui brille, à l’étrange, ou même à l’impur ; ainsi le mot baroque désigne une beauté irrégulière, qui n’est pas dans la norme.
( en art (littérature, peinture, architecture…), le baroque traduit l’inconstance (notamment amoureuse), les métamorphoses, le mouvement (cf. les courbes en architecture ou en peinture. Ex. Rembrandt, Philosophe en méditation, Hatier p. 78) et plus généralement tout ce qui est insaisissable : l’eau qui coule et s’échappe, l’air, le feu, la bulle de savon qui éclate, la plume qui s’envole…
( en poésie :
- le baroque se manifeste par une multiplication des figures du mouvement, du changement, de l’instabilité (images de l’eau, du feu, de l’air) ; en particulier l’instabilité en amour (cf. Hatier p. 61 « Je disais l’autre jour ma peine et ma tristesse… » de Marbeuf) et l’instabilité de la vie, autrement dit le thème de la mort, avec l’idée que « la vie est un éclair » .
- le mouvement passe, entre autres phénomènes stylistiques, par le jeu de rythmes plus ou moins réguliers selon l’effet recherché.
- puisque tout est mouvement, le baroque met en évidence l’idée que l’on ne peut pas être sûr de ce qu’on voit : l’univers est incertain, divers, multiple, insaisissable => le baroque est le domaine de l’apparence, de l’illusion, du rêve (cf. Hatier p. 59, 60). Ce jeu d’illusions passe en particulier par la multiplication des figures de l’analogie comme la métaphore qui permet de superposer des éléments d’univers distincts (l’amour et la mer, chez Marbeuf), et plus généralement par tout ce qui permet la métamorphose (dans le poème de Marbeuf, c’est aussi par la paronomase, l’assonance et l’allitération que s’opèrent les métamorphose de l’amour en la mer, de la mer en larmes…)
( Cette période baroque s’étend,