Le bateau ivre
Nous étudierons, tout d’abord, la progression du bateau/poète vers la libération, puis ensuite, l’accès à l’inconnu et à l’évasion.
C’est en premier temps, qu’apparait selon la description de Rimbaud, une progression vers la liberté, débutant par un voyage et une vie sous l’emprise des contraintes. Ce poème, rédigé à la première personne du singulier, relate les aventures du bateau personnifié, mais avant tout celles du poète adolescent, lui aussi à la dérive. Le récit décrit premièrement, des contraintes qui emprisonnent et éloignent les deux héros de la société. Ils apparaissent ainsi, condamnés au calme et à l’ennui des eaux tranquilles, symbolisant une monotonie du voyage: « Fleuves impassibles ».
Ils ne sont pas maîtres de leur destin, mais dirigés et privés de leur liberté grâce à d’autres pouvoirs : « guidé par les haleurs ». « Les haleurs », qui symbolisent les guides, peuvent alors apparaître, comme une référence à l’autorité parentale, ou bien aux règles de versification, auquel Rimbaud refuse de se soumettre. Rimbaud fait aussi allusion au commerce mercantile, lorsqu’il décrit le navire comme un bateau aux fonctions utilitaires: «Porteur de blés flamands ou de cotons anglais ».
Ces deux héros, êtres solitaires, vivant en marge de la société, ne se soucient que peu des autres