Le berceau du francais
En 1813, le savant Thomas Young compare 400 langues et déduit que le latin, le biélorusse, le sanskrit, le sarde et bien d’autres, appartiennent à la même famille des langues qu’il appellera « indo-européenne». Celle-ci figure parmis l’une des familles linguistiques les plus étendues au monde. Elle se compose aussi bien de langues éteintes aujourd’hui (ex : le latin) comme de langues à l’origine de beaucoup d’autres (ex : le français, l’anglais, l’espagnol).
Mais la question du lieu et de la langue exacts à l’origine de la famille des indo-européennes divise les experts depuis longtemps. En effet, ils ne se mettent pas d’accord sur lequel des deux berceaux potentiels identifiés dans les documents archéologiques et linguistiques est le bon : les steppes russes au Nord de la mer Caspienne ou l’Anatolie en Turquie.
Rémy Bouckaert (Auckland) et ses collègues ont utilisé la méthode que les biologistes utilisent pour trouver un virus (des virus différents peuvent venir d’une même souche malgré des mutationsdifférentes). A l’instar d’un biologiste, ils ont comparé les mots de base des langues indo-européennes (ex : mère, madre, mutter) et analysé leurs localisations et leurs variantes. Ils en ont conclu que leur « région natale » était l’Anatolie. Cette même région qui appartenait au Croissant fertile et où l’agriculture s’est jadis développée. Les agriculteurs auraient ainsi « semé » leur langue lors de leurs différentes migrations.
« Cognate » est un mot utilisé par les Anglo-Saxons pour désigner des mots qui ont la même racine mais dans des langues différentes. Par exemple, la famille des indo-européennes fut identifiée sur une comparaison de ses différents cognates. Ca ne pouvait en effet pas être le fruit du hasard si tant de mots avaient à la fois la même sonorité et le même sens. Dans « Science », des experts comparent 207 cognates issus de 103 langues différentes dont le français et le wallon.
Si les langues indo-européennes sont