Le capital social
2010
Y a-t-il un krach du capital social ?
Florine Branchu
Zoé Slama
Grands enjeux contemporains
08
Automne
On dénombre aujourd’hui plusieurs notions de capital social :
- La première, qui a un sens financier, correspond à l’ensemble des apports des associés. - La deuxième, est inspirée de la sociologie. Dans cette optique, on entend par «capital social» l’ensemble des liens et réseaux qui unissent des groupes et des personnes au sein de la communauté (qu’elle soit géographique ou professionnelle). Cette notion ne doit pas être confondue avec celle de cohésion sociale. Le capital social se définit donc par les relations sociales et par des normes et valeurs communes. On appelle cela du capital car il s’agit d’une ressource dans laquelle nous investissons pour obtenir un flux d’avantages.
Robert Putnam est un politologue américain rendu célèbre par ses écrits sur l’engagement civique, la société civile et le capital social. Selon lui, « par analogie avec les notions de capital physique et de capital humain, celle de capital social fait référence aux caractéristiques de l’organisation sociale [...] qui facilitent la coordination et la coopération pour le bien de tous ».
Des études ont montré que les réseaux de contact et l’engagement civique influent sur la qualité de vie en société et sur le degré d’efficacité des institutions sociales. En effet, il semble que la vie est bien plus facile au sein d’une communauté dotée d’un stock conséquent de capital social. Les nombreuses interactions entre individus élargissent la conscience que les membres ont d’eux-mêmes et entrainent l’émergence de la confiance en autrui. La présence de réseaux renforce alors le « goût » des individus pour les bénéfices collectifs.
-------------------------------------------------
Au cours de ses recherches, Putnam a élaboré une théorie selon laquelle, depuis les années 60/70, la plupart de nos sociétés contemporaines feraient face à un désengagement civique :