Le conte philosophique
1. Le conte philosophique, adaptation moderne d'un genre traditionnel
Le conte philosophique emprunte de nombreux procédés au conte traditionnel.
• C'est un récit fictif comportant une série de péripéties destinées à retenir l'intérêt du lecteur. Pour cela, l'auteur recourt volontiers au merveilleux et met en scène des personnages types qui incarnent des thèses ou des idées plus ou moins convaincantes (EX : Pangloss incarne l'optimisme contre lequel s'oppose Voltaire).
• Il s'apparente à l'apologue et la fable, car il garde un objectif didactique : instruire et plaire en illustrant une leçon (plus ou moins implicite) par le biais d'un récit.
• Il s'efforce cependant de dépasser les mœurs de l'époque pour proposer une réflexion plus large. Il crée un espace de débat plus vaste (voire à vocation universelle, qui concerne tout le monde) et prend ses distances.
La vocation du conte est donc de conduire le lecteur sur le chemin de la sagesse, comme l'indique le terme philosophique.
2. Eveiller l'esprit critique
Le conte philosophique se veut critique.
• Il tente d'opérer un tri dans la diversité des opinions. Chaque point de vue est examiné de manière raisonnée, puis jugé comme recevable ou non. Le conte philosophique se situe donc dans la lignée des Lumières : analyser avec raison les opinions pour en mesurer la validité.
• Il entame une démarche ironique et satirique mais ne parodie pas les modes de pensée de l'époque : toutes les opinions n'ont pas la même valeur.
• Il répond à des exigences : il pose les termes du débat rapidement et propose une démarche de vulgarisation (simplification) aux lecteurs. Le but est de mettre à la portée du plus grand nombre de lecteurs une pensée abstraite (un problème, une opinion...) dans un récit concret.
3. Un genre à succès
Le conte philosophique est à son apogée avec Voltaire, au XVIIIème siècle (Lumières). Sa structure narrative est simple, ses personnages bien définis... L'auteur