Le régime présidentiel américain
Le principe de la séparation des pouvoirs n'a pas été inventé aux États-Unis, bien que cet État constitue aujourd'hui le régime où l'isolement des pouvoirs est le plus strict. Il a été pratiqué bien avant en Grande-Bretagne, à la suite de quoi des penseurs français l'ont étudié, théorisé et justifié, comme Montesquieu au travers de cette formule très célèbre: « tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ». Ce principe de séparation des pouvoirs a été ainsi communément reconnu dans la majorité des sociétés occidentales comme un principe fondamental à respecter pour éviter toute dérive d'un régime dans l'autoritarisme ou la tyrannie. Cette idée de respecter une séparation stricte des pouvoirs, tant du coté organique que du coté fonctionnel, qui devrait par conséquent permettre de préserver l'équilibre des pouvoirs, a donné naissance à ce qu'on appelle aujourd'hui le régime présidentiel. Il se traduit principalement par l'élection d'un Président au suffrage universel direct, qui est investit de la plénitude du pouvoir exécutif et n'est pas responsable devant le Parlement qui, quant à lui, ne peut être dissout par le Président. Ce type de régime a manifestement largement inspiré les constituants de la Constitution américaine de 1787 qui énumère avant toute chose les pouvoirs de chacun des organes, à savoir le Président des États-Unis pour ce qui est du pouvoir exécutif, le Congrès chargé du pouvoir législatif et la Cour suprême à qui l'on confère le pouvoir judiciaire. Ainsi la séparation des pouvoirs aboutit à une « spécialisation » fonctionnelle selon les différents organes, qui doit être la plus équilibrée possible. D'où la mise en place du système des checks and balances qui consiste à octroyer aux différents organes des « contre-pouvoirs » empêchant à l'un d'eux de devenir trop puissant. Mais cette Constitution qui pose la base d'un régime présidentiel a été amendée depuis 1787 seulement 27 fois, aussi