Les femmes grecques
Chapitre V - La femme dans la maison : l'épouse d'Ischomaque. p. 189-226
''Le mariage est à la fille ce que la guerre est au garçon'' J.P Vernant.
Cette correspondance n'est pourtant qu'apparente. Pour la fille comme pour le garçon, le sortir de l'enfance est marqué par un événement : la guerre ou le mariage. A chacun son utilité sociale, et sa fonction. Mais en réalité décalage important : le garçon ne devient pleinement citoyen, et ne connaît la guerre qu'au terme d'une longue période d'aguerrissement (culture du corps et éducation, puis éphébie, puis dix ans d'initiation collective aux affaires publiques : il ne prend épouse et est actif à l'Assemblée qu'autour des 30 ans). La fille, elle, entre brutalement dans la vie adulte, seule, au sortir de l'enfance, par le mariage. D'où un décalage de génération, ''chaque genre ne participant plus de l'autre'' : les filles et les garçons ne se marient pas avec leurs contemporains.
Des raisons pour ''vivre ensemble''
Deux personnages dans l'Economique de Xénophon :
Ischomaque : homme fait, ''beau et bon'', bien-né, qui possède une vaste maison cossue à la campagne avec exploitation agricole. Cavalier à l'armée, jouit d'une bonne réputation en plus d'appartenir à une classe sociale aisée. C'est le porte-parole de Xénophon, guère différent. Sa femme : bien plus jeune que lui, elle est anonyme.
''Nous allons pénétrer l'intimité de ce couple récemment formé.''
Pourquoi se marier ? Mariage et amour sont disjoints. C'est la première chose qui ressort du discours d'Ischomaque. La femme ne décide rien : ses parents et le futur gendre débattent des avantages de l'entreprise entre eux. L'intérêt des familles prédominent : on se marie entre gens fortunés, endogamie sociale. Amour et mariage forment deux sphères différentes. Le mariage est une association qui fait de la femme une collaboratrice qui aide à gérer la ''koinônia'' ou communauté : i.e la