Les liaisons dangereuses, roman épistolaire, paraît un peu avant la révolution en 1782 écrit par Pierre Choderlos de Laclos né en 1741 à Amiens et mort en 1803. N’atteignant pas le but qu’il s’était fixé dans sa carrière militaire, il se met à l’écriture et produit quelques poèmes galants et érotiques, un opéra-comique ou des traités de stratégie militaire. Cette œuvre qui a engendré un succès à scandale retrace les machinations du vicomte de Valmont et de la marquise de Merteuil, deux libertins qui se lancent des défis amoureux pour leur plaisir. L’extrait étudié ici se situe à la fin du roman où la marquise de Merteuil ayant refusée une nuit d’amour avec le vicompte de Valmont lui demande au de rompre avec Mme de Tourvel avec une grande cruauté car elle est jalouse de cette dernière. Ces quelques lignes d’introduction terminées, nous verrons ensuite comment à travers cette lettre la marquise de Merteuil continue-t-elle d’écrire l’histoire.
Dans un premier temps, nous constaterons que Merteuil et aussi narratrice. Dans un second temps, nous explorerons le machiavélisme de la marquise. Et dans un dernier temps, nous verrons qu’elle influe sur le rôle du lecteur.

Comment la marquise continue-t-elle d’écrire l’histoire ? D’abord grâce à une mise en abîme (la lettre dans la lettre) que Merteuil dicte à Valmont quand elle lui confit l’histoire d’un homme qui reçut une lettre de séparation de la part de son amie : «tout ce que je peux faire, c’est de vous raconter une histoire». Cela indique que la marquise est aussi narratrice et donne les manœuvres que Valmont doit appliquer avec Mme de Tourvel. Cette marche à suivre nous amène à une proposition de rupture qu’il sera obligé d’accomplir pour pouvoir être gagnant est avoir ce que Merteuil lui avait promit.
De plus, avec le champ lexical de l’ennui : « on s’ennuie », « je m’ennuie », « mortels », et la périphrase hyberbolique « une femme que j’aime éperdument » nous montre qu’elle force Valmont à écrire cette lettre