Les pathologies du plaisir
Le cours a essayé de suivre une approche à la fois chronologique et philosophique. Philosophique parce que l’Antiquité a posé les jalons d’un débat éthique qui est loin d’être clos jusqu’au jour d’aujourd’hui, a travers les héritiers et continuateurs des différentes écoles, chronologique parce que l’évolution socio-culturelle n’a cessé de déplacer les centres d’intérêt des polémiques. Soumis à la tutelle de la morale, le plaisir a été pensé en terme du bien et du mal . Jusqu’à la Renaissance, et même pendant le siècle des lumières( Chamfort, Diderot, Voltaire, Montesquieu…) la jouissance sans être condamnée, est appelée s’abstenir du « mal », à ne pas se pervertir en souffrance,ce qui n’est possible qu’avec la conscience d’un moi pensant qui distingue le « bon » du « mauvais » plaisir comme le prescrivaient les Anciens dont Platon et Aristote . Mais penser avant et peut-être même durant la jouissance est souvent une entrave au plaisir qui s’éprouve comme le disaient les hédonistes, il se vit dans l’immédiat .Penser le plaisir revient strictement à s’interdire certains plaisirs considérés comme immoraux voire criminels par une société soucieuse de sa propre survie au détriment des individus, mus par la pulsion de vie et la pulsion de la mort comme l’explique Freud( Malaise dans la civilisation) .De plus, penser le plaisir afin d’en évaluer les retombées amoindrit son intensité et crée une résistance à laquelle le jouisseur accompli( parfait) cherche justement à échapper dans et par le plaisir, considéré comme son butin de guerre dans une société qui le réprime et l’asservit. Il ya bien sûr le plaisir esthétique qui sublime les plaisirs triviaux et condamnable, mais ce n’est jamais qu’un pis aller aux yeux de l’individu lambda, il en va de même pour le plaisir de la réflexion qui mène à la vertu qui reste un plaisir d’une élite privilégiée( voir à ce propos le dialogue du Neveux de Rameau)
Le plaisir naturel ( contrairement au