Les premières descriptions du français
Au cours du XVIe siècle, la langue française s'était considérablement enrichie et diversifiée. Les latinismes, italianismes, dialectalismes, néologismes, etc., avaient fini par accroître la masse des mots du français. C'est à cette époque que commencèrent les premières grammaires et les premiers dictionnaires rédigés en France, car l'Angleterre avait précédé les Français à ce sujet.
C'est depuis Robert Estienne (1503-1559) que les répertoires de mots sont appelés des «dictionnaires». L'ouvrage contenait 9000 mots français, chacun suivi d'une définition en latin; la seconde édition passera à 13 000 entrées. Le dictionnaire mettait l'accent sur le lexique spécialisé.
L'année suivante (1530), l'Anglais John Palsgrave (1480-1554) publiait Les éclaircissement de la langue Françoise. Son ouvrage, rédigé en anglais malgré son titre, était dédié à Henri VIII et à la princesse Mary dont il fut le précepteur.
Progressivement, les grammairiens en vinrent à trouver une terminologie fraçaise: adjectif, conjonction, adverbe, conjugaison, terminaison, etc. En 1550, parut un ouvrage important de Louis Meigret (v. 1500-v. 1558) : Tretté de la grammaire francoeze, fet par Louis Meigret Lionoes. Meigret désirait qu'on écrive comme on parle et il a inventé un système graphique très particulier. Le projet de Meigret était d'élaborer les règles d'un «langage entendible» à partir d'une «commune observance.
Pour sa part, le grammairien Honorat Rambaud (1516-1586) voulut proposer, lui aussi, une orthographe calquée sur la prononciation. Dans La Déclaration des Abus que l’on commet en écrivant Et le moyen de les euiter, & de représenter nayuement les paroles: ce que aimais homme n’a faict, il considéra qu'il fallait augmenter le nombre des lettres latines si l'on voulait transcrire fidèlement les sons du français. Le traité de 351 pages de Rambaud proposait 24 nouvelles lettres de plus et atteignait les 52 lettres.
À la fin du