Locke
L’idée de droit naturel, par opposition au droit positif, est qu’il existerait une norme universelle de la justice et du droit, par opposition au droit positif par définition relatif et changeant. Cette relativité du droit et des droits est l’argument principal utilisé dans l’histoire des idées (cf. le texte de Pascal étudié « plaisante justice qu’une rivière borne ») pour rejeter la possibilité de l’existence d’une norme du droit supérieure au-delà du droit positif. C’est également l’idée principal de ce que l’on appelle le positivisme juridique, incarné par les philosophies du droit de Kant et plus tard Kelsen : la norme positive est sa propre fin, au-delà d’elle il n’y a rien (c’est pour Kelsen par exemple ce qui motive la distinction fondamentale du droit et de la morale. Ce positivisme rejette le droit naturel, car toute norme prescrit ce qui doit être alors que la nature, ce n’est jamais que ce qui est, pas ce qui doit être[1]. Telle est le fondement du positivisme juridique qui va de paire avec la critique du droit naturel.
Or, la conséquence directe de cette critique est bien que nous sommes réduits au seul droit positif, tel qu’il est établi par les législateurs (pouvoir législatif qui fait les lois) et appliqué par les tribunaux (pouvoir exécutif qui fait appliquer les lois). En l’absence du droit naturel, on voit donc bien qu’au-delà du droit positif, il n’y a plus rien.
« Or il est évident qu’il est parfaitement sensé et parfois même nécessaire de parler de lois ou de décisions injustes. »
L’absence de droit naturel pose problème. En effet, « il est parfaitement sensé » « de parler de lois ou de décisions injustes », c’est-à-dire qu’il est légitime de ne pas nous soumettre sans aucune critique aux lois qui sont votées et appliquées. En disant que cela