Memoire armee russe
A la chute de l’URSS, l’Armée Rouge, fierté du régime et de la population, et véritable épouvantail affolant l’imagination des démocraties occidentales, doit faire face à de profonds bouleversements. Assistant non seulement au démantèlement de ses troupes entre les nouvelles républiques indépendantes, elle est également confrontée à la disparition de l’affrontement idéologique ayant rythmé la guerre froide, et à l’émergence d’un monde multipolaire dans lequel les formes de puissance sont multiples.
Confrontée à de sérieuses difficultés structurelles, organisationnelles et financières, l’armée de la toute nouvelle Fédération de Russie doit subir de lourdes réformes afin de pouvoir faire face aux nouveaux défis posés par un monde multipolaire et interconnecté.
Une armée confrontée à de nombreuses difficultés
La difficile transition de l’ère post-soviétique
Lorsque les autorités de la Fédération de Russie créent leurs forces armées, le 07 mai 1992, c’est à contre coeur et en raison l’impossibilité de maintenir une armée commune intégrée au sein de la nouvelle Communauté des Etats Indépendants (CEI). La Fédération de Russie se retrouve face à des forces pléthoriques de 3 millions d’hommes, dont l’organisation héritée de l’ère soviétique est totalement inadaptée à la nouvelle situation socio-économique et politique du pays.
Durant les années 90, l’armée russe connaît une profonde désorganisation due à la coexistence de deux phénomènes opposés. Au sein de l’institution, de très forts courants s’opposent à toute tentative de réforme en profondeur. Les officiers supérieurs, incapables de prendre la mesure des transformations technologiques, doctrinales et stratégiques des dernières années, ou d’intégrer les nouvelles contraintes économiques, refusent d’envisager une diminution des effectifs ou une professionnalisation des forces, tout en minimisant le retard technologique de leur armement. Le