Mercredi des cendres
Comme vous le savez, nous avons commencé aujourd’hui le saint temps du carême. Beaucoup d’entre vous, j’en suis sûr, ont été ce matin à l’église la plus proche pour participer à la célébration de la bénédiction et de l’imposition des cendres. Le prêtre qui vous les a imposées avait le choix entre deux formules. Ou bien il a pu vous dire : « souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière ». Il vous invitait alors à réfléchir à la précarité et à la brièveté de notre vie sur terre. Ou bien il a pu vous dire : « convertissez-vous, et croyez à l’évangile », reprenant les premières paroles de Jésus au début de son ministère public du moins selon Matthieu. Puis vous avez entendu la lecture d’un beau passage de l’évangile de Matthieu, que je vais vous relire maintenant.
Matthieu 6, 1-6 /16-18
Avant de commenter cet évangile, je pense utile de vous rappeler la signification religieuse du carême, d’une manière globale. Le mot carême est une déformation française du mot « quarantaine ». Ce mot n’a, par lui-même, aucun lien avec l’idée de jeûne, comme on le dit, hélas et malencontreusement dans certaines langues. Si vous comptez les jours à partir d’aujourd’hui, jusqu’au samedi saint, la veille de Pâques, mais sans y compter les dimanches, vous arrivez exactement à 40 jours.
Le carême, ce sont les 40 jours que l’Église nous offre pour nous préparer à célébrer dignement la fête de pâques. Pourquoi ce chiffre 40 ? Parce que ce chiffre a une signification religieuse et symbolique dans la Bible. Quand, dans l’histoire du peuple élu, une période est marquée par le chiffre 40, cela veut dire que cette période contient ou exprime un message de Dieu. Prenons quelques exemples. On nous raconte dans le livre de la genèse, l’histoire du déluge. On nous y dit que la pluie est tombée pendant 40 jours et que la décrue a duré également 40 jours. Quand Moïse libère le peuple d’Israël de sa servitude en Egypte, et le conduit au