Montaigne
Ce portrait, dit de Chantilly car acquis par le duc d’Aumale en 1882, est aujourd’hui au musée Condé,
Les vêtements et décorations désignent le détenteur de l'ordre de Saint-Michel qui lui fut attribué en 1577.
Michel Eyquem de Montaigne, dit Montaigne, seigneur de Montaigne[1], né le 28 février 1533 et mort le 13 septembre 1592 à Saint-Michel-de-Montaigne (Dordogne), est un philosophe et moraliste de la Renaissance. Il a pris une part active à la vie politique, comme maire de Bordeaux et comme négociateur entre les partis, alors en guerre dans le royaume (voir Guerres de religion (France)). C'était un ami personnel d'Henri de Navarre, le futur Henri IV.
Les Essais (1572-1592) ont nourri la réflexion des plus grands auteurs en France et en Europe, de Shakespeare à Pascal[2] et Descartes, de Nietzsche et Proust à Heidegger.
Le projet de se peindre soi-même pour instruire le lecteur semble original, si l'on ignore les Confessions de Saint Augustin : « Je n’ai d’autre objet que de me peindre moi-même. » (cf. introspection) ; « Ce ne sont pas mes actes que je décris, c’est moi, c’est mon essence[3]. » Saint Augustin dans ses Confessions retraçait l'itinéraire d'une âme passée de la jeunesse aux erreurs de la dévotion. Jean-Jacques Rousseau cherchera à se justifier devant ses contemporains ; Stendhal cultive l'égotisme ; avant ces deux-là, Montaigne a une autre ambition que de « se faire connaître à ses amis et parents » : celle d'explorer le psychisme humain, de décrire la forme de la condition humaine.
Si son livre « ne sert à rien » (Au lecteur), — parce qu'il se distingue des traités de morale autorisés par la Sorbonne, Montaigne souligne quand même que quiconque le lira pourra tirer profit de son expérience. Appréciée par les contemporains, la sagesse des Essais s'étend hors des barrières du