Morale

673 mots 3 pages
MORALE ET SOCIÉTÉ

Toute morale humaine est-elle d’essence sociale ?
Prenons un exemple d’une règle morale qui paraît a priori non sociale : le blâme à l’égard du suicide. Se sucider, acte considéré comme une faiblesse. Mais aussi acte par lequel un individu se défait radicalement de tout devoir à l’égard des autres : il n’est pas difficile de supposer qu’une part au moins (à côté d’éléments d’origine religieuse : sacralité de la vie etc…) de la réprobation à l’égard du suicide soit liée à la notion d’obligations réciproques.
Le caractère social des règles morales est évidemment nettement souligné par Bergson dans Les deux sources de la morale et de la religion : les règles d’obligation que nous acceptons sont liées à la nécessité pour le groupe de maintenir sa cohésion, d’instituer entre ses membres une soldiarité active, une réciprocité. C’est pourquoi la morale est a priori liée en profondeur aux mœurs d’une société donnée.
Cependant, Bergson observe aussi que les grands réformateurs religieux, Moïse, Jésus, Mohamed, mais aussi les grandes pensées philosophiques de l’Antiquité tendent à s’affranchir de la morale « close » du groupe pour concevoir une moralité universelle, une obligation de tout homme à l’égard de tout homme. Ces morales universalistes trouvent leur pleine expression philosophique au dix-huitième siècle : en particulier sous les formes de la morale kantienne (de caractère « déontologique ») et de l’utilitarisme (cf. cours de l’an dernier). Elles semblent affranchir la morale des mœurs propres à une société donnée, et valoir comme des exigences purement rationnelles et universelles. Mais là encore, il n’est pas difficile de montrer que l’idée même de règle morale à l’égard de tout être humain est une version élargie d’une réciprocité dont l’expérience première nous est donnée par les liens de réciprocité sociale.
C’est pourquoi Dukheim à la fin du dix-neuvième siècle interprète la morale kantienne (la morale de «

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