Nana
Née en 1852 dans la misère du monde ouvrier, Nana est la fille de Gervaise et de Coupeau dont l’histoire est narrée dans l'Assommoir. Le début du roman la montre dans la gêne, manquant d’argent pour élever son fils Louiset qu’elle a eu à l’âge de seize ans, faisant des passes pour arrondir ses fins de mois. Ceci ne l’empêche pas d’habiter un riche appartement où l’un de ses amants l’a installée. Son ascension commence avec un rôle de Vénus qu’elle interprète dans un théâtre parisien : elle ne sait ni parler ni chanter, mais son déhanchement affole tous les hommes, qui rêvent de la posséder. C’est le cas notamment de Muffat, haut dignitaire de l’Empire, pourtant homme chaste et d’une grande piété, que Nana ruine et humilie tout au long du roman. Muffat n’est pas la seule de ses victimes : d’autres sont conduits à la ruine, en particulier Steiner, se suicident (Georges Hugon, Vandeuvres), volent (Philippe Hugon), deviennent des escrocs (Vandeuvres).
Elle se met néanmoins un moment en ménage avec un homme qu’elle aime, le comédien Fontan, un homme violent qui finit par la battre et qu’elle quittera pour la prostituée Satin, avec qui elle entretiendra une liaison (Satin s'installera chez elle, dans l'hôtel acheté par Muffat pour Nana). Après avoir épuisé toutes ses économies, elle acceptera la manne financière proposée par Muffat qui désire par-dessus tout en faire sa maîtresse. Cette liaison le mènera au bouleversement total de son être, de ses convictions dévotes, son comportement probe et ses principes intègres, il s’abaissera à une humiliation inhumaine et une complaisance révoltante,