La noblesse et la Révolution française

Introduction

En 1789, le nombre de nobles en France varie de 80 000 à 360 000 selon les estimations. Sur les 28 millions de français de l’époque, ils représentent dans les deux cas une petite minorité. Comme les historiens l’ont montré dans les années 1970, la noblesse à l’aube de la Révolution est divisée. Elle est éclatée entre un pôle conservateur farouchement replié sur ses privilèges et un pôle plus libéral. Cette noblesse est l’objet d’une hostilité certaine au sein de la population. En effet dès le début du processus révolutionnaire, il existe en France un fort courant anti-nobiliste. Robespierre pour la noblesse parlait même de « tâche originelle ». La noblesse, donc, est divisée et confrontée à la haine d’une grande partie de la population. Pourtant, elle ne disparaît pas et survit à la décennie révolutionnaire. On peut donc se demander comment un ordre minoritaire et divisée a pu résister à la bourrasque de la Révolution. Pour répondre à cette question, nous verrons d’abord comment le processus révolutionnaire a écarté la noblesse, puis comment les nobles ont réagi et enfin nous ferons le bilan de la Révolution française pour la noblesse.

I Une noblesse écartée.

A) L’anti-nobilisme.

L’anti nobilisme n’est pas une création de la Révolution française; il existait déjà auparavant. Mais il va prendre une ampleur nouvelle avec les évènements révolutionnaires. Un discours anti-nobilisme naît et prend même des allures racistes. On ironise sur les prétentions de la noblesse à être de sang bleu. Ce discours insiste sur les mésalliances de tel ou tel lignage et sur les origines immanquablement roturière de tous les nobles.

B) L’anti nobilisme au fil de la Révolution Les historiens ont distingué 4 périodes par rapport à la situation des nobles dans le processus révolutionnaire. La première s’étend de juillet 1789 au printemps 1791. La politique envers la noblesse est alors de l’intégrer à