Obéir est-ce renoncer à sa liberté?

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Rousseau écrit dans le Contrat social : "L’obéissance à la loi qu’on s’est donnée est liberté". N’est-on pas plus libre quand on obéit à des lois parce que celles-ci sont légitimes et émanent de la volonté générale, parce que l’on n’est pas dans une situation de contrainte mais dans une situation d’obligation (je me sens obligé quand je reconnais la légitimité et la valeur des lois ; je suis contraint même si les lois sont illégitimes) ? En revanche, obéir par seule crainte de la mort est une fausse obéissance qui s’apparente de fait plus à une soumission. Je me soumets à des lois tyranniques parce que je crains la mort ; mais dans la mesure où je le peux, dit Rousseau, il convient de désobéir à ces lois car elles ne sont en rien légitimes (j’ai même le droit et le devoir de résister et de me révolter : la Révolution française a d’ailleurs lieu quelques années après la publication du Contrat social). Elles sont légales mais illégitimes. Par contre, si les lois sont justes et émanent de la volonté générale (idéal démocratique défendu par Rousseau), je n’ai pas le droit de désobéir. Il n’est pas évident alors que l’obéissance soit le contraire de la liberté. Il y a des situations où l’obéissance nous grandit et d’une certaine manière grandit notre liberté : en particulier, on est d’autant plus libre qu’on agit raisonnablement, en obéissant à sa raison plutôt qu’à son bon plaisir qui parfois aliène et rend dépendant. Référence utile : Qu’est-ce que les Lumières ? de

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