Peine de mort
Arguments en faveur a) Débat du grand Conseil fribourgeois (6 février 1868) dans Jean-François Rouiller, Une mystérieuse affaire dans le canton de Fribourg au siècle dernier suivi de Faut-il rétablir la peine de Mort ?, Fribourg, 1975, p. 98 : «On dit : la vie est le plus précieux des biens, bien inaliénable, qu’il n’appartient à personne d’enlever ; à cela nous répondons que, si la sécurité sociale, si l’intérêt général exigent l’enlèvement de ce bien à un individu, la société est en droit de l’enlever ; elle est considérée ici comme en état de légitime défense et, à ce point de vue, parfaitement en droit d’user de tous les moyens nécessaires à garantir sa sécurité. La peine de mort est cruelle sans doute mais elle est juste ; au reste, toutes les peines sont cruelles. Est-il vrai, comme on le dit, que la peine révolte la conscience de l’homme honnête ? N’est-ce point ici une accusation portée à la légère, une accusation portée contre tous les peuples, toutes les époques de l’histoire, le genre humain tout entier, qui a de tout temps fait usage de ce châtiment suprême ? On ajoute : il est dit dans le décalogue : ”Tu ne tueras point” mais la société est-elle ici assimilée au scélérat qui tue pour satisfaire les passions mauvaises qui bouillonnent dans son sein ? On trouve dans les Pères de l’Eglise, dans l’Ecriture sainte, des textes nombreux qui autorisent la justice humaine à exercer ce droit. Nos mœurs sont adoucies, dit-on, et l’état actuel de la société ne nécessite aucunement l’emploi de ce moyen. Je dirai, à l’encontre de cet ”allégué” que les crimes graves se sont multipliés depuis une période de vingt ans (est-ce bien vrai ?). Si l’ont veut être équitable, il faut au moins faire une part égale pour l’honnête homme et le scélérat. Ce dernier verra sa personne inviolable, il pourra s’échapper de sa prison, commettre tous les forfaits et sa peine ne pourra être aggravée». b) Débat du grand Conseil