Philo
La définition traditionnelle de la vérité, à savoir l'adéquation entre le jugement et la chose jugée n'est pas ici très utile. Il faut prendre le terme de vérité en un sens assez large qui est finalement celui du sens commun. La vérité est envisagée comme possédant par elle-même une certaine force de conviction pouvant soit contraindre soit libérer.
La contrainte porte d'abord et essentiellement sur l'esprit de celui qui fait l'expérience de la vérité.
La vérité contraint en ce qu'elle s'impose à tout esprit qui en fait l'expérience. Elle est libératrice en ce sens au moins qu'elle libère l'esprit des erreurs, des préjugés et des opinions.
II - ANALYSE DU PROBLEME
Le problème qui se pose alors est celui de l'alternative : la vérité est-elle contraignante ou libératrice ? Dans quelle mesure ne peut-elle être à la fois l'une et l'autre ? Plus profondément quel lien établir entre vérité et liberté ?
III - LES GRANDES LIGNES
La vérité peut-elle s'exercer sans contrainte ? Il n'est pas en mon pouvoir de décider que la somme des angles de tout triangle est égale à deux droites. Cette vérité essentielle oblige, contraint l'esprit à donner son assentiment. Cependant en quoi cette contrainte peut-elle s'opposer à la libération de l'esprit ? Le vrai aliène-t-il la pensée ? N'est-ce-pas plutôt le faux qui, comme l'indique PLATON dans La République , (livre VII), qui entrave la liberté ?
IV - UNE DEMARCHE POSSIBLE
A - LA VERITE EST CONTRAIGNANTE
La vérité possède une force qui lui est propre. On peut certes la dissimuler à ses propres yeux par toute sorte de ruses, une fois qu'on est en présence du vrai on est obligé de donner son assentiment. Dans certaines situations, cette contrainte peut être pénible, notamment lorsque la saisie du vrai implique la prise de conscience des erreurs.
Le refus subjectif du vrai, l'étonnement que l'on éprouve au moment où on le découvre implique une certaine violence. La célèbre