Philo
Il convient d’abord de se demander ce que l’on peut connaître par les sens et si cette connaissance est totalement fiable. Sinon, on cherchera les moyens d’éviter d’être trompés par eux. Au final, on précisera ce qu'on entend par « connaissance du réel », le problème étant de statuer afin de savoir si la raison doit se soumettre aux sens ou bien si elle doit soumettre les sens.
La sensation apparaît immanquablement comme le vecteur de toute connaissance du réel. Quel type de connaissance nous livrent les sens ? Doit-on s’y fier sans l’ombre d’un doute ? Les choses agissent sur nous, par les sens. Notre corps reçoit des informations, par la vue, l’ouïe, le toucher, le goût ou encore l’odorat. L’activité sensorielle génère donc en notre esprit des impressions sensibles. En parlant d’activité sensorielle, nous oserions un certain abus de langage, car il semble bien que cette « activité » révèle en quelque sorte une « passivité » de l’esprit qui en reçoit les informations. Parler d’impressions sensibles, c’est reconnaître d’une certaine manière que l’esprit se soumet aux données issues de l’expérience sensible. Ce n’est pas faux, car par cette impression, l’esprit prend en compte l’existence de la chose et outre les phénomènes hallucinatoires ou les mirages, il y a fort à parier que la sensation révèle nécessairement à l’esprit qui en reçoit l’information l’existence incontestable des choses que nous percevons. L’empirisme est une conception qui accorde aux sens le privilège de nourrir notre esprit d’informations concernant le réel. J. Locke, philosophe anglais du 17ème siècle, en est un illustre